Ce second numéro dédié à l’écrit a pour ambition de proposer, à notre échelle, un manifeste de l’enfance. Un manifeste pour souligner les qualités innombrables des enfants. Une ode aux joies simples et totales, mais aussi un témoignage de leur engagement absolu pour des causes essentielles à leurs yeux et à leur cœur. Un livre aux allures de chant polyphonique pour les individus en construction, et ces instants de vie où les plus belles facettes de l’être humain brillent de mille feux.
Cet ouvrage naît d’un élan en forme d’hommage aux enfants. À toutes ces personnes en développement qui nous rendent meilleur·e·x·s, nous les adultes, par leur nature essentielle, joyeuse, tendre et pleine de curiosité.

Sur une proposition de Jean-Louis Johannides, écriture d’une balade à Genève du bord du lac au bord du Rhône. C’est la marche internationale qui se faufile entre les grandes institutions où sont décortiquées les problématiques du monde.

En revenant presque 40 ans après sur le terrain ethnographique de ma mère au Sonora Mexique en terres yaquis, je me demande ce que je viens chercher. Et cette question se poursuit en terres Diné, en Arizona où avec mon compagnon, nous préparons un film. Puis en Gaspésie au Québec en terres Mi’gmaq. Déserts. Cérémonies. Rituels. Luttes. Finalement ces questions forment une cartographie. Un Road movie en terres autochtones. Un voyage sur l’autre tranche de l’Histoire.

Rencontrer Delphine Reist. Oui. C’est bien. Faire un inventaire. Oui. Parce que quand on rentre dans son atelier ou dans ses expositions, tu vois, on a l’impression d’arriver parfois dans une quincaillerie. Une quincaillerie de la fin du monde. Où l’huile des bidons n’arrêteraient plus de couler où les tronçonneuses marcheraient toute seule dans leur vitrine, où les bottes de chantier nous siffleraient des ordres. Une quincaillerie où les outils sont des personnages. J’étais à Dunkerque l’autre jour avec elle. Elle me faisait une liste virtuelle de sa prochaine exposition et je me suis dit que j’allais faire un inventaire. Partir de tous ces objets. Pour raconter Delphine Reist. Pour raconter son travail. Pour raconter le travail. Pour raconter le chantier. Et comme tout fout le camp, là, juste là dehors. Oui. Comme tout fout le camp. Oui. On va faire ça.

Vous êtes (encore) ici est le livre de la série au théâtre Vous êtes ici (empêchée, trouée par la pandémie), programmée dans tous les théâtres de Genève pendant une pleine saison (2020- 2021). Une série en chair et en os qui posait la question: comment habiter demain?

Préface: Vinciane Despret
Textes et contributions: Stéphane Bouquet, Lucile Carré, Eléonore Cassaigneau, Brice Catherin, Jihane Chouaib, Rémi Dufay, Yan Duyvendak, Julie Gilbert, Katja Hagerdon, Stefan Kaegi, Nathalie Küttel, Sylvie Kleiber, Marine Magnin, Joël Maillard, Barbara Métais-Chastanier, Jeremy Narby, Dieudonné Niangouna, Jonathan O’Hear, Michèle Pralong, Marion Quintard, Jérôme Richer, Antoine Rubin, Marina Skalova, Charlotte Terrapon, Antoine Volodine, Judith Zagury, collectif anthropie, des activistes…

Une nuit, dans un hôtel minable d’Atlantic City, Nina et Nico, son compagnon, se font face. Nina est blanche. Sa mère lui a pourtant donné ce prénom en référence à Nina Simone, la grande chanteuse de jazz qui hante aujourd’hui sa vie. Un prénom comme un héritage, presque une injonction. Le souvenir de cette figure puissante et bouleversante la secoue cette nuit-là au point de tout faire éclater. Car se retrouver à quelques pas d’un des lieux mythiques où le destin de Nina Simone a basculé l’ébranle profondément. Alors, le simple fait d’évoquer dans l’intimité de cette chambre miteuse la vie de la chanteuse et celle de sa propre mère fissure toutes les constructions auxquelles Nina avait cru jusque-là.

Il paraît que le héros est celui qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire. Alors quoi ? Alors qui ? Puisqu’apparemment ce ne sont pas ces migrants, ces colonnes d’hommes et de femmes qui traversent champs de mines, mers, barrages, déserts pour arriver jusqu’à chez nous. Chaque jour en ouvrant les journaux, en côtoyant les gens, je me demande combien de temps encore croirons-nous aux barricades que l’on érige…